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Techniques d’exploration : traversez la merveilleuse banlieue parisienne. Roulez dans la platitude désespérante de la Beauce. Errez dans la riante bourgade de Bonnelles (hum hum…). Ah, enfin le château ! Entrez par la porte

Château construit en 1849 pour le duc Giraud d’Uzès par les architectes Froelicher et Parent. Abandonné en 1990 après avoir servi d’établissement scolaire pendant 40 ans.

Le château de Bonnelles est indissociable du fantastique destin de Marie Adrienne Anne Clémentine de Mortemart de Rochechouart (1847-1933), comtesse d’Uzès et petite-fille de Barbe-Nicole Ponsardin dite la Veuve Cliquot. Elle occupa le château, principalement l’été, de 1906 jusqu’a sa mort en 1933 entourée de 48 employés de maison et 28 jardiniers, cochers et palefreniers. La comtesse d’Uzès mena tout au long de son existence une vie très décomplexée et devint en 1897 la première femme à posséder le permis de conduire…et à recevoir une amende dans le bois de Boulogne pour une vitesse excessive de 15 km/h au lieu des 12 km/h autorisés. Férue de chasse, elle participait chaque année au rallye de Bonnelles, gigantesque partie de chasse à courre de plus de 2000 cerfs dans la forêt de Rambouillet.

Orléaniste convaincue, la comtesse finança toute sa vie les activités politiques du général Boulanger dans le but de replacer Philippe d’Orléans sur le trône de France. Est-ce pour oublier l’avènement de la peste brune plutôt que le retour de la monarchie que la comtesse décida d’apprendre les techniques d’aviation ? Toujours est-il qu’elle obtint son brevet de pilote à l’âge de 80 ans et termina sa vie comme elle l’avait commencée, dans un esprit de liberté rare au vu de la condition féminine de cette époque.

Aujourd’hui, le château sonne bien vide en comparaison des activités frénétiques passées. Le lieu est dans un état déplorable et de nombreuses parties des étages sont effondrées, limitant l’accès à certaines pièces du château. Le fantastique balcon central ne s’atteint qu’après quelques belles émotions dans les escaliers branlants. Finalement, le calme qui y règne vous permet de vous remettre et de vous concentrer sur vos photos. Pour un moment seulement, il faut bien redescendre de son nuage parfois…

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